À jamais
Je suis garé là
Un peu n'importe où
Il pleut et j'ai froid
Les pieds dans la boue
Tu me l'avais dit
Un ciré des bottes
Fin d'après-midi
Tous les jours il flotte
Je regarde l'heure
Mais je pense à toi
Et le dépanneur
Qui ne viendra pas
Il pleut des couteaux
Sur mon manteau gris
L'homme et la moto
N'ont plus de batterie
La forêt s'éveille
Hulule un hibou
Ta bouche une oreille
Mon souffle ton cou
Tes mains ton odeur
Et je suis perdu
Dans une demi-heure
On n'y verra plus
À jamais
À jamais
L'envie saugrenue
Soudain me transporte
De me rouler nu
Dans les feuilles mortes
J'abandonne en tas
Au pied d'un noyer
Souvenir de toi
Mon linge mouillé
La peau de mon torse
À la lune pleine
Épouse l'écorce
Rugueuse d'un chêne
Dans mon dos l'eau coule
En ruisseau glacé
J'ai la chair de poule
À l'arbre enlacé
À jamais
À jamais
Comme une caresse
À mon souvenir
Le goût d'une fesse
L'éclat de ton rire
Ma peau chaude fume
Nue dans la forêt
Et je cours dans la brume
Où je disparais
À jamais
À jamais
Je suis garé là
Un peu n'importe où
Il pleut et j'ai froid
Les pieds dans la boue
Tu me l'avais dit
Un ciré des bottes
Fin d'après-midi
Tous les jours il flotte