IL SUFFIT D'UN RIEN
Il suffit d'un rien
Gilberte
Tu vou-drais
Te lan-cer dans les frais,
Me pay-er
Des sau-toirs, des col-liers,
Des zib'-lin's
Et des man-teaux d'her-mine
Et pour-tant
Je n'en dé-sir' pas tant.
Car l'a-mour
N'a pas be-soin d'a-tours
Le bon-heur
C'est de don-ner son coeur
A-près tout,
L'ar-gent vois-tu, mon loup
En-tre nous,
Il n'en faut pas beau-coup.
Il suf-fit, d'un rien,
D'un tout pe-tit rien,
Pour qu'on soit heu-reux,
Comm' deux a-mou-reux :
Deux pe-tits cou-verts sur un' pe-ti-te ta-ble,
Comm' le dit Ma-non, c'est bien plus dé-lec-ta-ble.
Il suf-fit d'un rien,
D'un tout pe-tit rien,
Un lit bien é-troit,
Où l'on n'a pas froid :
Plus le lit est p'tit, plus il est con-for-table
C'est un rien,
C'est un rien
Mais ça suf-fit bien.
Valandray
Tu me plais
A-vec tes beaux pro-jets
Donc, tu veux
Te con-ten-ter de peu ;
Mais ma chèr',
Par ces temps de vi' chèr',
Faut d'l'ar-gent
Pour l'a-mour, c'est ur-gent,
Un p'tit nid,
Mo-des-te-ment gar-ni
Un me-nu,
Qui soit des plus me-nus,
Val'nt par an
Dans les huit cent mill' francs,
Comm' tu l'dis,
Pour s'ai-mer - au-jourd'hui :
Il suf-fit, d'un rien,
D'un tout pe-tit rien,
Pour qu'on soit heu-reux,
Comm' deux a-mou-reux :
Si, pour dé-jeu-ner, on se mang' de ca-res-ses,
C'est pas a-vec ça tout d'mê-me qu'on en-grais-se.
Il suf-fit d'un rien,
D'un tout pe-tit rien,
Mais, comm' cet hi-ver,
Le char-bon est cher :
On rest'-ra cou-ché, on s'ré-chauff'-ra d'ten-dres-ses,
C'est un rien,
Un p'tit rien
Mais ça suf-fit bien.