Blanche Neige
J'habite le vent, mon corps est une flamme
Je montre les dents aux fleurs et aux gendarmes
Le soleil me suit, je ne connais pas Dieu
Le monde est mon lit, le vent souffle où je veux
Comme une Chimère, comme un animal saoul
Ma moto par terre tremble entre mes genoux
Toi, Blanche-Neige pauvre colombe
Avec ta douce figure
Toi, Blanche-Neige, grosse colombe
Retourne à tes confitures
Bottée de cuir noir, je suis la femme feu
La femme jaguar au cou cérémonieux
Mes doigts sont autant de seringues mobiles
Mes bras des serpents, de longs serpents fragiles
Mes reins sont en fer et mon ventre en satin
Mes cuisses dans l'air jouent comme des dauphins
Toi, Blanche-Neige, jeune rombière
Avec ta bouche vermeil
Toi, Blanche-Neige, jolie mémère
Va faire tes tartes aux groseilles
J'aime quelquefois les minets pâles et chauds
Qui fondent sur moi comme l'aigle sur l'agneau
J'aime les brutaux au large cou cuivré
Qui gardent un chapeau pour me déboussoler
Quand c'est terminé ils gisent comme des vieux
Un peu disloqués, des lacs bleus sous les yeux
Toi, Blanche-Neige, blanche mignonne
Sensuelle comme une momie
Toi, Blanche-Neige, tendre bobonne
Va donc moucher ton mari