La brise
Comme des chevreaux piqués par un taon
Dansent les beautés du Zaboulistan
D'un rose léger sont teintés leurs ongles
Nul ne peut les voir, hormis leur sultan
Aux mains de chacune un sistre résonne ;
Sabre au poing, se tient l'eunuque en turban
Mais du fleuve pâle où le lys sommeille
Sort le vent nocturne, ainsi qu'un forban
Il s'en va charmer leurs cœurs et leurs lèvres
Sous l'œil du jaloux, malgré le firman
Ô Rêveur, sois fier. Elle a, cette brise
Pris tes vers d'amour pour son talisman