LE RENARD BLANC
[Paroles de "LE RENARD BLANC"]
[Couplet 1]
Ouais, j’ai côtoyé un peu tout l’monde, faut dire qu’ici ma peau passe à trav'
J’ai r’gardé l’monde des milieux bourges jusque dans les caves
J’me suis infiltré jusqu’à jouer l’cav’
Entre les mondes j’suis infiltré, j’vois qu’la situation est grave
Blanc à l’extérieur, à l’intérieur j’suis noir, brun
Mon enfance j’l’ai passée entouré d’blacks, maghrébins
Un renard blanc assis entre deux camps
Mais qu’est vraiment lui même qu’avec ses potes d’enfance, attends
Des gens souvent on n'en voit qu’le reflet
Déjà des préjugés sans même voir d’quoi l’intérieur est fait
Deux mondes qui coexistent c’est un fait
Et on fait tout pour qu’l’eau s’mélange le moins possible au café
À l’école déjà tout p’tit ça t’sépare
C’est privé pour les centres villes et public pour les banlieusards
Déjà on t’met à part, mais y a pas qu’ça écoute grand
Il faut qu’j’te parle du monde dans lequel un p'tit grandit
Suivant sa couleur, pas les mêmes interdits
La d’ssus ça rigole pas écoute-moi j’te dis
Qu’l’un finira médecin et puis l’autre bandit
Ou chômeur dans un taudis
Un d’ces quartiers français maudits
Qu’les gens ignorent parce que TF1 en a trop dit
J’introduis une nouvelle vision d’voir l’problème
Pas d’solution juste du sang si on sème d’la haine
À l’origine pourtant on est tous les mêmes
Tous à poil dans l’berceau quand sur c’te terre on s’ramène
Puis y a ces gosses qu’on contamine
Et ça s’termine par une guerre parce que l’un dit "Amen", l’autre "Amin"
[Refrain]
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, ils se moquent de ton banlieusard accent
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, ils se moquent de ton banlieusard accent
[Couplet 2]
Ouais, quand j’suis du lait blanc d’autres laits, j’me fais pas contrôler
Quand j’suis du lait blanc dans du café, j’me fais interpeller
Pourtant c’est les mêmes laits à ça près, qu’il est plus entouré
Par toutes ces choses qu’on dit sales car elles sont pas blanches et virent sur l’café
Quand j’me mets en suvêt’ on dit "Qu'est-ce qu'il fait ?"
Quand j’suis habillé bien, tenue d’ville, on dit "Lui, il plait"
Quand j’ai l’crâne rasé, j’gêne, on croit que j’vais faire un méfait
Alors qu’quand j’ai les ch’veux plein d'gel, on dit "C’est un bon français"
T’façon chacun grandit dans des mondes différents
Et on r'produit tous le même schéma dans nos mondes différents
À la différence qu’y en a un qui sur l’autre a pris l’ascendant
Et au final y en a qu’un qui décide pendant qu’l’autre attend
Qu’est-ce tu veux qu’j’te dise, trop d’écart entre les deux c’est frappant
Toujours l’même qui prend la grosse part pendant qu’l’autre passe pour Satan
À force d’être en retard y’a le p’tit qui glisse sur la mauvaise pente
Et il termine au mitard parce que l’grand tient les commandes
[Refrain]
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, ils se moquent de ton banlieusard accent
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, chacun son camp
Chacun son camp, ils se moquent de ton banlieusard accent