La valse des valises
Vé la civilisation, les grincements de millénaires
Vé les tombées de camion rythmées aux chants des galères
Vé la fanfare des langues, vé la symphonie des peaux
Le voisin qui a les glandes et celui qui trouve ça beau
La valse des valises c’est du matin au soir
Du matin au soir
La valse des valises, c’est du matin au soir
Des refrains de trottoir
Vé moi cette « Samsonite » comme elle est à l’agachon
Même la diplomatique danse avec un baluchon
Les colis du bled en prime, mettent le souk dans la rue
Et ceux qui viennent de Chine, fêtent leurs plus-values
La valse des valises c’est du matin au soir
Du matin au soir
La valse des valises, c’est du matin au soir
Des refrains de trottoir
Voix off
Vé le mistral, les poèmes des déportés du Panier
Les chants des galériens, les cris des dockers débarquant les cercueils d’Algérie.
Vé les couleurs, le jaune des pestiférés, le gris des réfugiés et le noir des pieds…
Vé la culture en escale, la vieille qui craint dégun
Orientale et Provençale, ici ces mots ne font qu’un
Vé l’art des bars à cartons, académies de la tchatche
Vé tous les coups de canon, vive la vie à l’arrache
La valse des valises c’est du matin au soir
Du matin au soir
La valse des valises, c’est du matin au soir
Des refrains de trottoir
Vé l’académie de la tchatche
l’opéra du vitriol, les fulgurances de Pagnol
Les rires sur l’amer, les blagues assassines
Les haïkus de bistrot, les slogans d’oliveraies
Vé entre roches et rouleaux, derrière les volets clos
la grève des bavards qui cultivent la réserve
Vé le sud en billets, le nord en quartiers, des tours de fadas
Du plein la vue sur mer et des belles de mai qui toisent les gobis
Du haut du Panier aux voiles de linges mouillés
Les sirènes de brume en chaleur, le vivant au prix du mort
Les fans de Kiki la rose armés jusqu’aux vent
Les chiens bordilles entre les cabanons, la boulègue d’exception
La cagade à Endoume et le chichi à dache, l’évêché vachard
Les collègues qui tapent le ballon et Paris qui pègue au gazon !!!