Eux et moi

Putain, quelle sale idée, je suis né en France,
Moi mes cheveux crépus, ma gueule brûlée,
À croire que je me suis trompé d'enfance,
Pour l'autochtone, je suis d'en face, une autre planète, ma place pas nette,
Tout prouver qu'on me respecte,
Le délit de sale gueule, dès l'départ change les trajectoires
Le système scolaire pour mes semblables, un abattoir
T'as l'air de croire que je pars en couille,
J'amène l'instinct de conservation, ailleurs que sur le trottoir,
Pas de repère dans le système scolaire, ton argent tu perds,
Fermeture des postes chauffés, gros plan sur la misère,
Pour ta tête on t'embête, certains profs te font ta fête,
Prennent leur fantasmes pour des faits,
Persiflent, enquêtent, t'es bête noire, dès lors la place d'âne tu gagnes,
Tes notes baissent, tu montes au mât de cocagne du cono qui s'en cogne,
Jusqu'à ce que tu te retrouves en face de ton daron en rogne
Qui serre les pognes et s'retient d'éclater son gone,

Refrain
C'est eux contre toi, eux contre moi,
Tu comprends pas ?
N'écoute pas, ne persiste pas, qu'est-ce qu'il y a ?

Rare est ce qui reste à l'extérieur de l'école,
Pour les pauvres rentre la colère, chez l'adversaire le racisme ordinaire,
Èvaluation visuelle pour calcul intellectuel de travers,
Les regards s'échangent,
À une façon d'être tous se rangent,
L'homme à la barre, le professeur a lui-même ses valeurs,
Sauveur ou fossoyeur, c'est selon son allergie à la couleur,
Là où certains vont te pousser à te dépasser,
D'autres vont faire leur possible pour que, d'ici la fin de l'année,
Tu sois effacé,
Réorienté, direction LEP, BEP, pour les plus malheureux l'asphalte et
Rencontre avec le dur monde du travail, pas d'bail, bye, no soucis
La canaille développe l'affinité avec la survie d'cité, culloté,
Quand le courageux décide de lutter, affronte la réalité,
Dans le quotidien met de l'intensité,
Conduite dictée par la conscience d'être dans un monde
Où l'iniquité sévit à vue, passe les faibles en revue, tue
Toutes nos chances de progression par l'savoir,
Ouaich, oiseau-créature des cités-dortoirs,
Maintenant faut que tu descendes de ton perchoir,
L'histoire, tout un programme, est faite,
Pour te faire échouer, choir.
Mais dis-moi mon gars, tu crois qu'avec ta tête de crâmé,
Tu vas trouver du boulot ?
T'as rêvé mon gars, ici t'es au royaume de la Gaule!
Cousin, quoi d'neuf ?
C'est une vraie rumeur, pas un bluff,
J'place une rime pour ceux qui triment en intérim
Du monde, du taff, les victimes,
Le manque d'éducation comme la peste décime,
À croire que sur les bobines bronzées est gravé un signe,
Celui de l'échec, on s'pète l'échine, ceux qui des notres dominent
Les diplômes compilent, mais pour taffer tirent souvent grise mine,
Se font gruger dans la sélection,
Les tron-pas enfilent, pour l'suspens rameutent des files
À leurs gosses, les gâches refilent,
T'fais pas de soucis pour JP, son G d'père est PD
Ni pour le nègre défrisé qui sauras toujours où s'faire aider,
Diplôme validé pour avenir hypothèqué,
Idée qu'un truc tourne pas rond
Dans le rôle du crétin ils veulent nous garder,
S'évader, ça l'fait quand une tête bien faite
Va avec la débrouillardise d'un mec en survêt',
T'y trompes pas, le vrai combat de cette fin de siècle c'est l'intellect,
Landry, Luman, Ryad assurez la conquête,
Pas bête, donc lucide, évite le piège, pige qu'ici la face juge,
Les notes jugent, à la moindre couille on te tè-je,
Trop lèg' sur tes appuis, façon fétu de paille, ils te balaient,
Puis te laissent hurler au fond de ton puits.

Refrain

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