Ce "A" D'avilissant

JEAN LUC ELISABETH, ALIX MATHURIN

J'observe ce qui se passe et me rends compte que tout va mal
J'vois qu'ils se bouffent pour l'argent
Car l'argent possède ce A d'avilissant
Pour tous les jeunes de tous les quartiers
Les pauvres, les riches!
Mec de rue et tu le sais

La rue a fait de moi Kery James le mélancolique
J'vais pas me plaindre, certains en sont devenus alcooliques
D'autres on finit dans le trafic de narcotiques
Inondent nos rues de toutes sortes de substances toxiques
Au départ très inquiétant étaient les pronostics
D'autant plus déconcertant sont les diagnostics
J'vois qu'ils s'entre-tuent de façon méthodique
Ca n'empêche pas de dormir un flic, ça j'suis catégorique
Les miens vivent une galère, faut que ça s'ébruite
De mômes, ils n'ont plus l'air, ils deviennent des brutes
L'usage de la violence devient automatique
Systématique devient l'usage de l'automatique
Quand leurs espoirs se tuent, leurs rêves se meurent
L'amour de l'argent les ronge, telle une tumeur
Certains ont pris pour religion le dollar
D'autres comme dans dans ces polars où la plupart finissent taulards
L'argent les rend le A de arrogant
Car l'argent possède ce A d'avilissant
Tous sont persuadés qu'ils ne pourraient vivre sans
Alors au risque de décéder ils portent la cagoule et les gants

Ils portent la cagoule et les gants même au risque de décéder
Qu'importe le prix à payer, ce qu'ils veulent c'est posséder
Ils sont obsédés, parfois même comme possédés
Et la plupart du temps ne s'en prennent qu'aux dépossédés
Ils disparaissent comme dans le triangle des Bermudes
Ils ne respectent plus rien, sous prétexte que la vie devient rude
Tous prétendent vouloir faire carrière dans l'illicite
Marché plus saturé que celui de l'industrie du disque
Il suffit que l'un d'entre eux sorte la tête de l'eau
Pour qu'ils s'empressent de le noyer au nom de la loi du ghetto
Puis à tord et à travers, ils crient, réclament l'unité
Alors que dans leurs cœurs a pris place l'animosité
Les gens de chez sont devenus pires que des hommes d'Etat
Franchement attends toi que j'fasse état de leur état
Le diable leur à fait croire que la fin justifie les moyens
Ils veulent pas de ton job, ils s'moquent de l'honnête citoyen
Ils sont déconnectés de la réalité
Beaucoup se font buter, pour eux ça devient une banalité
Les gens scrupuleux se font rares, en voie de disparition
Les crapuleux pullulent, eux certes en voie d'expansion

L'argent les rend arrogants, parfois même violents
Ils ont pour conviction qu'ils ne pourraient vivre sans
Les rend arrogants, parfois même violents
Ils ont pour conviction qu'ils ne pourraient vivre sans

Parti du bas, tu vises le sommet
Et pour cela l'interdit, tu le commets
Tu n'en a pas pour toi-même, tu veux du respect
La réputation des tiens, tu compromets
Tu prends le pactole et tu te casses, ça tu te le promet
Mais ça tu l'aurais déjà fait, si tu le pouvais
Et au placard le prix du crime, c'est toi qui le paie
A l'extérieur, avec ton fric, c'est ta tête qu'on se paie
Parfois tu jures que tu ne te rangeras jamais
Certains t'entendent, ne crains-tu pas qu'ils te butent?
Dans la rue ça ne joue plus et ça tu le sais
T'es loin d'être bon mais y'en a toujours un plus mauvais
C'est aux richesses que tu veux le A d'accéder
Quitte à laisser ta famille le A d'accablée
L'argent tu veux le A d'en avoir
T'es pas très loin de posséder le A d'avare
Alors t'attaques la main le A d'armée
T'es pas très loin du A d'assassiné
Combien quittent les bancs de l'école pour ceux de la cité?
Mais combien abritent leurs familles loin du quartier?
Leurs yeux brillent pour l'argent comme s'ils en étaient épris
Pour lui ils ne craignent pas de provoquer les peurs et les cris
Pourtant certains d'entre eux sont fils d'honnêtes gens
Le peu qu'ils ont, leurs parents l'ont acquis en travaillant
Ainsi j'dédis ceci à tous ceux qui se lèvent de bonne heure
En quête du bonheur mais malgré tout préservent leur honneur
Ils savent prendre sur eux-même et quelle que soit leur humeur
Travaillent pour survivre même si petit à petit ils y meurent
Ils luttent pour être honnêtes à la sueur de leur front
S'acquittent de leurs dettes pour pas qu'on leur fasse affront
C'est pas qu'ils ont baissé les bras, c'est plutôt la vie qu'ils affrontent
Gardent la tête haute pour pas que sur eux s'abattent la honte

J'dédie ce morceau à ceux qui bossent comme des hommes pour nourrir leur famille
En quête du bonheur mais malgré tout préservent leur honneur
Et j'dis qu'il vaut mieux peu gagner honnêtement que beaucoup mal acquis
La rue a fait de moi Kery James le réaliste

L'argent les rend arrogants, parfois même violents
Ils ont pour conviction qu'ils ne pourraient vivre sans
Les rend arrogants, parfois même violents
Ils ont pour conviction qu'ils ne pourraient vivre sans

Ah il choque grave
Le sujet? Il choque tout le monde
C'est à dire, ça choque quoi! C'est la vérité, non?
C'est voilà, c'est la vérité, une vérité quoi
L'argent ça rend fou les gens, non?
Surtout chez nous, c'est dangereux chez nous
L'argent, les gens ils pètent les plombs à cause de l'argent
Plus d'amis, plus rien

C'est devenu grave
Et puis, ici j'attire le A de ton attention
Remarque que dans le quartier, faut faire le A d'attention
Trop de gens en quête du A de l'ascension
Et ça qu'importe les moyens ça c'est le A de l'acharnement
Sois pas surpris quand sonne le A de l'ambulance
Criminelle A quoi? Criminelle ambiance
L'atmosphère quant à elle, s'est le A d'alourdie
Et la violence prend le A de l'altitude
Étrange est le A de leur attitude

Curiosités sur la chanson Ce "A" D'avilissant de Kery James

Quand la chanson “Ce "A" D'avilissant” a-t-elle été lancée par Kery James?
La chanson Ce "A" D'avilissant a été lancée en 2001, sur l’album “Si C'Était à Refaire”.
Qui a composé la chanson “Ce "A" D'avilissant” de Kery James?
La chanson “Ce "A" D'avilissant” de Kery James a été composée par JEAN LUC ELISABETH, ALIX MATHURIN.

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