La Vestale: Sur cet autel sacré
Sur cet autel sacré
que ma douleur assiège,
Je porte en frémissant une main sacrilège;
Mon aspect odieux
fait pâlir la flamme immortelle.
Vesta ne reçoit point mes voeux,
Et je sens que son bras
me repousse loin d‘elle.
Eh bien! Fils de Vénus,
à tes voeux je me rends!
Où vais-je... ô ciel...
et quel délire
s‘est emparé de tous mes sens?...
Un pouvoir invincible
à ma perte conspire;
Il m‘entraîne, il me presse...
Arrête, arrête il en est temps,
La mort est sous tes pas,
la foudre est sur ta tête!
Licinius est là... Quoi, je puis le revoir,
l‘entendre, lui parler,
et la crainte m‘arrête...
Non, je n‘hésite plus,
L‘amour...le désespoir...
usurpent dans mon coeur
une entière puissance.