J'aimais l'hiver
le plus bel hiver de nos vies
la neige en masse, l’amour, la ouate
patins glissants sur saint-denis
jardin de glace au-dessus d’l’asphalte
un grand hiver, vif comme une claque
mais beau pareil à l’ancien temps
l’oratorio de sébastien bach
le bœuf et l’âne, l’or et l’encens
mon amour aimait l’hiver
autant que j’aimais mon amour
la neige blanche est éphémère
j’aimais l’hiver
le plus bel hiver de nos vies
le bois dans le feu, le feu aux joues
libres de vivre au ralenti
remis à demain les rendez-vous
rien que du blanc par la fenêtre
mais sous les draps brûle un volcan
deux nouveau-nés dans la tempête
entrelacés comme des amants
mon amour aimait l’hiver
autant que j’aimais mon amour
la neige blanche est éphémère
j’aimais l’hiver
personne ne la voit venir
mais quand elle tombe elle tombe dru
une pluie lourde et sans avenir
et sans tendresse dans les rues
« l’hiver est mort ! » titre la presse
à la radio ça parle fort
« congé d’école » dit la maîtresse
et tout partout ça fond dehors
mon amour aimait l’hiver
autant que j’aimais mon amour
la neige blanche est éphémère
j’aimais l’hiver