Travailleurs de l'Ombre
Cinq heures le réveil sonne
Cinglant, il faut se mettre en marche
Depuis la banlieue, le trajet est long
Et souvent fâche
Mais elle ne se plaint pas
Elle a un travail et un toit
Et ses enfants mangent deux fois
Sans se mordre les doigts
Le bruit de la clé dans la porte
Fait résonner le mécanisme
Les néons qui claquent, clignotent
Le temps d'allumer le prisme
Le même parcours, la même danse
Son chariot de nettoyage
Dans ces bureaux immenses
Avec des milliers d'étages
Quand elle sera partie, vous verrez
Tout sera fini
Tout sera propre, récuré
Même les écrans brillent dans la nuit
Dans ce silence assourdissant
Soudain un petit bruit
Peut-être quelqu'un
Qui vient enfin lui dire merci
Mais elle sait, elle sera oubliée
Aussi vite que les miettes
Qu'elle nettoie tous les jours
Sans juger qui les jette
Un prospectus sur le bureau
Le directeur part en voyage
Elle espère aussi un beau jour
Tourner la page
Il pleut ce soir
Et je pense à tous les travailleurs de l'ombre
Certains le font par choix
Beaucoup d'autres ne l'ont pas
Seuls et inconnus
Dans la nuit noire, dans la pénombre
En secret ils travaillent pour toi
Mais tu ne le sais pas
À tous les travailleurs de l'ombre
Inconnus du grand monde
À tous ceux qui travaillent dans l'ombre
Pour toi pour moi, sans jamais rompre
À tous les travailleurs de l'ombre
Inconnus du grand monde
À tous ceux qui travaillent dans l'ombre
Pour toi pour moi, sans jamais rompre
Dans son appartement
Il tourne en rond pour travailler
Depuis petit il médite
Des mélodies pour s'évader
Raconter des histoires, écrire des textes,
Pour rêver
Et surtout, ne pas voir
Ni journauxn ni télé
Dans l'édition ils ont insisté
Il aurait son heure de gloire
Mais si regarde, en bas du livret de l'album,
Tu es là
Lui qui a attendu si longtemps
Son nom quelque part
Effectivement, en tout petit dans les crédits d'une autre star
Assis dans son canapé
Il a compris qu'il s'est trompé
Chercher la gloire ne vaut rien
Il vit de musique et quel pied
Dans ce silence assourdissant
Soudain un petit bruit
Peut être quelqu'un qui vient enfin
Lui dire merci
Mais il le sait il sera oublié
Aussi vite que ses tubes
Qui défilent sur les ondes
Toujours espacé par les mêmes pubs
Si seulement ses jambes marchaient
Debout il chanterait pour vous
Pas assis dans un fauteuil
Avec deux grandes roues
Il pleut ce soir
Et je pense à tous les travailleurs de l'ombre
Certains le font par choix
Beaucoup d'autres ne l'ont pas
Seuls et inconnus
Dans la nuit noire, dans la pénombre
En secret ils travaillent pour toi
Mais tu ne le sais pas
À tous les travailleurs de l'ombre
Inconnus du grand monde
À tous ceux qui travaillent dans l'ombre
Pour toi pour moi, sans jamais rompre
À tous les travailleurs de l'ombre
Inconnus du grand monde
À tous ceux qui travaillent dans l'ombre
Pour toi pour moi, sans jamais rompre
La tristesse
Emplit son cœur
Elle qui l'avait déjà découpé
Et programmé heure par heure
D'abord les enfants
Ses amies, puis son mari
Mais aujourd'hui, qui pense a elle, dis moi
Qui lui sourit?
Une mère au foyer
Métier bien trop souvent dénigré
Repassage, papiers, linge sale, poussières, vaisselle, courses et dîner
Dans ce silence assourdissant,
Soudain un petit bruit
Peut être quelqu'un
Qui vient enfin lui dire merci
Elle le sait jamais
Elle ne sera oubliée
Au moindre problème
Ils seront tous là pour l'aider
Un jour c'est sûr
Elle sortira de l'ombre
Ma mère, ils diront, a toujours été la plus forte du monde
Il pleut ce soir
Et je pense à tous les travailleurs de l'ombre
Certains le font par choix
Beaucoup d'autres ne l'ont pas
Seuls et inconnus
Dans la nuit noire, dans la pénombre
En secret ils travaillent pour toi
Mais tu ne le sais pas
À tous les travailleurs de l'ombre
Inconnus du grand monde
À tous ceux qui travaillent dans l'ombre
Pour toi pour moi, sans jamais rompre
À tous les travailleurs de l'ombre
Inconnus du grand monde
À tous ceux qui travaillent dans l'ombre
Pour toi pour moi, sans jamais rompre