Nos vieux
Ils vivent au bord de la banlieue
Un petit coin silencieux
On y va qu'un dimanche sur deux
Obligés un peu
Des fleurs parfois ça peut
Ensoleiller les lieux
Et pour le père, un petit condrieu
Est-ce qu'y seront heureux?
Le regard toujours malicieux
Le geste gracieux
Grande âme, gentil monsieur
Vivent à petit feu
Et si l'amour c'est de l'hébreu
Ô sûrement pas pour eux
Entre frangins, frangines c'est affectueux
On les appelle "nos vieux"
La mère a les cheveux
Entre le gris, le bleu
Le ciel du Nord nous dit quand il pleut
Au fond de ses yeux
C'est un vrai cordon bleu
Ses pâtes, ses omelettes aux œufs
Je les mangerai comme un bien-heureux
Sur la tête d'un pouyeux
Le regard parfois ombrageux
Inquiet, soucieux
Le petit bonhomme nous émeut
Par son esprit facétieux
Au moment, pourtant, des adieux
Le cœur est douloureux
Plein d'amour pour ces gens si précieux
Qu'on appelle nos vieux
Il m'arrive même quand je suis loin d'eux
De prier le bon Dieu
Ce grand mystère planqué dans les cieux
Des gens malheureux
Pour qu'y offre à ses amoureux
L'éternité ou mieux
Et qui bénit sur ces êtres merveilleux
Qu'on appelle nos vieux