L’Étoile d’Antarès
[Couplet 1]
Apprends à oublier
Dans la vie y'a d'la mort
La verge dure, quand la fille du Ble-dia t'la mord
Encaisser les coups, j’étais toujours la quand ça cognait
Le cognac des égarés
La loi des Vory v zakone
Trahir ton frère, Lucifer t'a dit d'le faire
Diverses transes, l'hiver je n'crains ni le verre ni le fer
J'voulais faire mon trou, certains pensèrent que je la jouais perso
Vendredi 13 décembre, un éclair transperça mon berceau
Des éclats d'métamphétamine, cristalline
Restent incrustés dans les cellules photoréceptrices de ma rétine
Dans un escalier endormi, jadis en train d'rer-ti sur
L'marocain d'un stick de résine, mes iris s'illuminent
L'amour d'une vie compressée en quelques lignes
Résister jusqu'au bout, s’écrouler tout en haut d'la colline
Flow chirurgical, chaque rime est dentelée
Dans le 9eme cercle de l'enfer de Dante, j'ai cassé mes dents d'lait
Survivre à la dure, lécher la sueur de l'asphalte
Siroter la lymphe cristalline de la nature
Ressent la force pure, f-ferme les yeux
Les fines bulles et la fumée toxique remontèrent vers les cieux
Quelques grammes de résine grasse : le point d'départ du drame
Un formidable, bloc de marbre plane au dessus d'mon crâne
Le supplice de Tantale, moi j'bois l'ambroisie dans ta ress'
Brûlé vif, mes cendres se dispersèrent sur l'étoile d'Antarès
[Couplet 2]
Des hommes trop faibles, des p'tites tass-pé lubriques
J'vois rouge défoncé au Damoiseau
Redrum, Stanley Kubrick
Hantée fut ma maison
J'avoue qu'les fantômes du passé m'persécutent jusque dans mes songes
J'étais là, à une place qui n'était pas la mienne
J'arpentais la savane, encerclé par toutes ces panamiennes
Touts ces chacals, ces fennecs du désert
À chaque fois qu'ça part en couille, défoncé
C'est ton honneur que tu dessers
Des pintes de bière, j'prenais mes bains dans la Bièvre
Des pieuvres, mièvres, effrayantes furent mes fièvres
L'un après l'autre, j'ai vu s'écrouler certains de mes frères
Pendant qu'à ma table, Lucifer s'enivrait à mes frais
Poursuivre les efforts, même quand tout le monde croit qu'c'est vain
Celui qui n'arrive pas à ses fins, c'est qu'il a pas assez faim
J'ai des coups d'lame dans l'âme
Mes veines s'enflamment
Irrigués par du sang incandescent
J'faisais partie du gang des cents
Décent descendant d'Héphaïstos
J'ai forgé mes rimes dans un volcan en éruption d'Héphaïstos
D'infaillibles stos-ba dans l'crâne de l'ennemi
La scène du crime, casque intégral
La rafale part de l’arrière d'un 2 et demi
Laisser la veuve blanche anéantir mes cellules grises
Des sibylles séductrices, j'entends les cris d'Jésus-Christ
Et j'ressuscite sur la scène du crime
J'rejoins mon cercueil à l'aube au fond d'un jardin potager chargé d'sucrine
[Couplet 3]
Carte de crédit, cash, money, chèque
J’achèterais une bouteille de champagne rosé
Pour célébrer mon échec
Difficile de faire front, quand à tout prix Lucifer te veut
Un crocodile phosphorescent qui danse dans une fontaine de feu
Couler mon vaisseau, marcher sur les eaux
Échapper du zoo, attraper mon ennemi, lui fracturer les os
Lui broyer la colonne vertébral
J'préfère qu'on m'ampute un bras, que d'la mettre dans l'cul d'un brave
Parfois, j't'avoue, j'ai envie tout stopper, lâcher tout
J'ai vu la faucheuse de si près, j'pouvais presque la cher-tou
Attendre une éclaircie, traverser une pluie d'glaires
Pénétrer la terre, un noir destin dans un fluide claire
Traverser les sept sphères, l'épiderme brûlé par un soleil vert
Même la paix intérieure ne pourrait guère me satisfaire
Ma rage croît à mesure que j'arpente ce chemin de croix
Se prendre pour le Roi, réaliser que t'es pas celui qu'tu crois
Composer mes sorcellerie, rester discret
Désamorcer les dépendances que la résine ou la tise créent
Faire le mort quand y a encore des hommes qui luttent au front
Des capsule d’énergie pure, voila c'que nous t'offrons
Dénué d'honneur, princes des nuées
Je hante la tempête, et je me rie de l'archer
Exilé sur le sol, au milieux des huées
Mes ailes de géants, m’empêchent de marcher