L'Opéra
Je n'étais qu'un petit garçon, j'étais tout seul à la maison.
Mes parents, pour un soir, étaient allés voir un opéra.
J'en avais pour un bon moment : ça n'arrivait pas si souvent.
C'était comme une trêve, c'était comme un rêve, comme l'opéra.
J'étais dans un château fort, j'avais une épée en or.
Je me battais comme un fou par amour pour vous.
Je me battais comme un roi par amour pour toi.
Je n'étais qu'un petit garçon, mes paroles étaient des chansons.
Il n'y avait ni tambour, ni baryton pour mon opéra
Mais dans mon imagination, il y avait dix mille violons
Qui jouaient ma victoire, faisaient de ma gloire un opéra.
J'étais dans un château fort, j'avais une épée en or.
Je me battais comme un fou, rendant coup sur coup.
Je me prenais pour un roi par amour pour toi.
Et devant l'enfant que j'étais, toute la maison devenait
Une scène, un décor, et c'était alors mon opéra.
Je m'endormais sur les trois coups qui n'étaient peut-être, après tout
Qu'un volet qui battait quand ils revenaient de l'opéra.
Mais j'étais dans mon château fort, et j'avais mon épée en or.
Je me battais comme un fou par amour pour vous.
Je me battais comme un roi par amour pour toi.
Je n'étais qu'un petit garçon, j'étais tout seul à la maison.
Mes parents, pour un soir, étaient allés voir un opéra.