Oublie ce qu'on t'a dit
Ils ont raconté que le rap était mort en 84
Oublie ce qu'on t'a dit
Désirer corriger les convictions à coup de matraque
Oublie ce qu'on t'a dit
Classifier le hip hop comme une culture banale
Oublie ce qu'on t'a dit
Nier que cette musique, dans l'histoire, n'a pas d'égal
Oublie ce qu'on t'a dit
Souviens-toi on était dix
À shooter sur les ports jour et nuit
Et débiter les mots malgré la pluie, seuls
Sans appuie, self-made de la ville et les peace make
Nouvelle tournée de space cake
J'suis de l'époque de passe-passe avec les breaks
Des couplets endiablés à capella, debout devant le grec
(?) Schlass, point de cutter
Saute dans la vie comme ça, sans parachute
Bref, sans dessin, on sort pas de Harvard mais Hard Knock
Notre fac à nous c'était, au revoir
Dans tout ça, j'ai oublié comment on aime
Et que quoi qu'il arrive, les tourments qu'on sème on les récolte
Comment est ce gars gentil, enfouraillé d'un Colt?
Ou compter l'argent sale, assis avec un pote
Quand on est jeune, on ne sous-pèse pas les risques
On emballe les briques, pensant qu'on est plus malins que les schmitts
Puis arrivent les coups d'rangers dans la porte à l'aube
Sur une main compte ceux qui t'apportent du love
Là, les longs vont dérouler leur longs mélopées
Blah, blah, blah, parler, dans le quartier, le sport préféré
On t'avait dit Gucci, Louis Vui, Prada
Tu tapes cinq piges, en Kalenji pourri caca
Ils t'accuseront à tort, jureront que t'as volé
Nu comme un ver, à ta sortie tu racles la monnaie ou tu die
À cette foutue vie, tu dis bye
Tes soit disant assos' ont déjà partagé tes bails
Et la porte s'ouvrira ce mois de décembre
Ils t'enverront des gamins, qu'ils paieront deux sous pour te descendre
Ils t'ont raconté qu'il fallait faire la guerre pour défendre la paix
Oublie ce qu'on t'a dit
Que devenir un youv, c'était facile et aussi que ça paie
Oublie ce qu'on t'a dit
Que tu rentrerais dans les soirées accompagné de poufs et sapé
Oublie ce qu'on t'a dit
Plus tu feras du mal aux autres et plus tu seras capé
Oublie ce qu'on t'a dit
On s'est pointé sans prévenir un matin
Fourchettes et couteaux en main
Vas-y fais tourner la dinde, sois pas radin sur le pain
Ils avaient pas prévu ça, qu'on vienne bouffer à leur table
Même dans les fables, on n'avait jamais vu ça
Une bande de bamboula sortie de nulle part
Qui voit venir le dessert
Et qui va pas se laisser piquer sa part
On connaissait les miettes, le reste et l'désert dans l'assiette
Heureusement on avait des rêves, manquait plus qu'les pépettes
On nous a dit vu d'où on vient, vaut mieux pas qu'on s'entête
On nous a dit vu où on va, vaut mieux pas qu'on espère
On nous a dit, "surtout fais pas de vagues
Reste calme et marche droit en restant sur les traces
Laisse tout tomber si d'entrée tu touches pas les as
Ici-bas c'qui fait l'homme, c'est l'épaisseur de sa liasse"
On nous a dit y a rien de mieux qu'une vie tracée au cordeau
Survolée par des corbeaux frappant à nos fenêtres
Nous, on voulait voir des aigles
On est partis comme des corsaires sans vent dans les voiles
Oublie c'qu'on t'a dit, chaque être humain a sa bonne étoile
Écoute pas ceux qui veulent freiner à ta place
C'est toi qui drive et c'est toi qui paiera la casse
Ils t'ont raconté que ces hommes étaient supérieurs et instruits
Oublie ce qu'on t'a dit
Qu'ils portent dans les gènes le noble héritage de Léonard de Vinci
Oublie ce qu'on t'a dit
Que la justice est dans un camp et que son Gleb est invincible
Oublie ce qu'on t'a dit
Que les humains sont divisés en races et leur vie n'a pas le même prix
Oublie ce qu'on t'a dit
Oublie ce qu'on t'a dit
Oublie ce qu'on t'a dit
Oublie ce qu'on t'a dit
Oublie ce qu'on t'a dit